À propos du prof Snieckus

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Notice biographique de Victor Snieckus

Bio Qui était le professeur Snieckus

M. Victor Snieckus est né à Kaunas, en Lituanie, le 1er août 1937, d’un père lituanien et d’une mère estonienne. En pleine Seconde Guerre Mondiale, forcée de fuir sa terre natale, sa famille a échappé à la capture aussi bien par les Nazis que par les Soviétiques, avant de se retrouver en sécurité dans un camp de personnes déplacées en Allemagne, où M. Snieckus a passé sa jeunesse. Après son immigration au Canada, M. Snieckus a obtenu un baccalauréat ès sciences de l’Université d’Alberta en 1959, avant de décrocher une maîtrise ès sciences de l’Université Berkeley en 1961, sous la direction du professeur D. S. Noyce.

En 1965, il a obtenu son doctorat de l’Université d’Oregon sous la direction du professeur V. Boekelheide, puis a effectué un programme de recherche postdoctorale avec le professeur O. E. Edwards au Conseil national de recherches du Canada (CNRC). En 1967, M. Snieckus s’est joint à l’Université de Waterloo, où il est devenu professeur agrégé en 1971, puis professeur titulaire en 1979, avant d’obtenir la chaire de recherche du CNRC en partenariat Monsanto en 1992. C’est lors de ses années à Waterloo qu’il a produit sa célèbre réaction d’ortho-métallation dirigée (OMD), qui a été appliquée à la synthèse de produits naturels, de médicaments pharmaceutiques et de produits agricoles partout dans le monde. En 1998, M. Snieckus a rejoint l’Université Queen’s, à Kingston, en Ontario, où il a occupé la chaire de chimie Alfred Bader. Il est devenu professeur émérite en 2009 et a mis sur pied une organisation de recherche sur la chimie de synthèse, Snieckus Innovations. Tout au long de sa carrière, M. Snieckus a toujours été très actif, que ce soit à titre de consultant auprès d’entreprises pharmaceutiques et agricoles, ou de conférencier invité dans des événements internationaux de chimie organique. Il est devenu membre de la Société royale du Canada en 1993, de l’Académie lituanienne des sciences en 1999 et de l’American Chemical Society en 2009. Il a assumé les fonctions d’éditeur pour diverses revues académiques, notamment Synthesis et Synlett, a été président de l’International Society of Heterocyclic Chemistry en 1985, et a présidé la division organique de l’American Chemical Society de 1989 à 1990.

Balte dans l’âme, M. Snieckus citait souvent Sur les bords de l’Issa par Czesław Miłosz, lauréat d’un prix Nobel. Ce roman autobiographique raconte la jeunesse de l’auteur dans la campagne lituanienne. Malgré son héritage balte, M. Snieckus était également fier d’être Canadien, intégrant toujours à ses exposés une ou deux diapositives montrant la géographie et la culture canadiennes ainsi que, bien entendu, la neige sans fin! Lui-même jouait au hockey sur glace, sport canadien par excellence, réussissant étonnamment à garder intactes toutes ses dents. Il a toujours aimé prendre une bière en bonne compagnie après une longue journée de consultations ou de conférences. M. Snieckus était également un grand amateur de jazz, de sorte que si un spectacle de jazz se donnait en ville un soir, vous deviez absolument l’y emmener!

Le professeur aimait la vie et les gens, un trait qu’il avait en commun avec son incroyable épouse, Mme Anne Snieckus. Si vous faisiez partie du groupe de recherche Snieckus, vous faisiez aussi partie de sa famille, aux côtés d’Anne, de Darius et de Naomi. Mme Snieckus démontrait une générosité et une hospitalité sans borne envers tous les étudiants de son mari, organisant par exemple de nombreuses fêtes étudiantes dans leur résidence. Elle jouait un important rôle dans l’accueil des étudiants étrangers au Canada, leur trouvant un hébergement, s’occupant de leurs enfants et leur faisant sentir que non seulement ils avaient un réseau de soutien, mais que celui-ci s’étendait également à leur femme ou leur mari et à leurs enfants. M. et Mme Snieckus étaient des leaders communautaires.

M. Snieckus portait un vif intérêt à tous ceux qu’il rencontrait, qu’il s’agisse d’étudiants de premier cycle à l’occasion de séances d’affichages, de titulaires de doctorat lors de séances de consultation sectorielles, ou de lauréats de prix Nobel qu’il a hébergés à l’occasion de la conférence Balticum Organicum Syntheticum. Il était extrêmement attentionné, apportant toujours des cadeaux typiquement canadiens et les célèbres t-shirts affichant la mention « Snieckus Research Group » aux organisateurs et aux participants des conférences, et même aux présidents des pays baltes! Il rédigeait ses lettres d’invitation aux conférenciers avec le plus grand soin, s’adressant à eux dans leur langue, puisqu’il en maîtrisait plusieurs, y compris celles de ses ancêtres. Il voyageait toujours sans s’encombrer, ne traînant qu’un sac en bandoulière en cuir noir. Comment il réussissait à y faire entrer tous ses vêtements et ses cadeaux demeurera un secret bien gardé. Il aimait particulièrement présenter les conférenciers et donner le mot de la fin au moyen de montages photo aussi hilarants que mémorables. C’est pour cette touche personnelle que nous nous souviendrons à jamais de M. Snieckus.

Moments clés

Texte de sa fille, Naomi Snieckus

souvenirs Curiosité, gentillesse, esprit d’aventure, communauté

Parmi ceux qui ont découvert ce site et cette bourse de recherche, certains ne savent pas qui est Victor Snieckus. Permettez-moi de vous en parler. C’était un chimiste, un père, un mari, un fils, un joueur de hockey, un skieur, un coureur, un amateur de vin, un adepte de jazz, un leader communautaire, un adepte de l’étui à crayons porté à la ceinture, un Lituanien, un Canadien, un fripon, un provocateur, une âme généreuse… il était tout cela en même temps. Il était unique.

Ce que personne ne peut démentir, c’est que mon père adorait son travail. Cela a toujours été sa passion, et pas seulement pour le fait de créer des résultats emballants en laboratoire, mais aussi pour voir les autres exceller en chimie. Je mentirais si je disais que je n’étais pas jalouse de la chimie, car elle me prenait souvent mon père, qui voyageait à l’étranger pour enseigner, donner des conférences et inspirer d’autres chimistes. Toutefois, j’ajouterais que j’ai appris à admirer son dévouement envers son travail et ses étudiants. Lorsqu’une découverte était faite au laboratoire ou qu’un étudiant avait remarquablement bien défendu sa thèse, il arrivait rayonnant à la maison. C’est ce qui m’a appris à quel point il est important de faire ce que l’on aime, puisqu’on n’a alors pas l’impression de « travailler » réellement.

Mon père était un homme curieux – en sciences, bien sûr, mais aussi à l’égard des autres. Il n’était pas rare, lorsqu’il venait à l’un de mes événements, qu’en quelques minutes il ait repéré le SEUL Lituanien dans la salle et qu’il connaisse déjà son travail, sa vie et ses passions. Cette gentillesse et cette générosité ne se limitaient pas au monde de la chimie. Elles s’étendaient aussi aux plongeurs, aux déménageurs, aux comédiens et aux musiciens, par exemple. Oh, il adorait les musiciens! Il lui arrivait souvent de demander haut et fort aux trios de jazz de jouer Waltz for Debbi, l’un des morceaux favoris de ma mère.

En grandissant, j’ai réalisé que ses étudiants étaient mes tantes et mes oncles. À l’heure actuelle, alors que nous mettons sur pied le programme de bourse, l’équipe qui a propulsé ce mouvement est devenue ma famille. C’est ce que ses étudiants étaient également : sa famille. La plupart des célébrations de Noël et certains anniversaires étaient fêtés avec des étudiants étrangers qui n’avaient nulle part où aller. Mon mari, Matt, et moi-même l’avons accompagné à de nombreuses fêtes étudiantes, y compris une soirée de Noël mémorable où il a insisté pour que chaque étudiant nous expose son travail en laboratoire. Soyons clairs : j’ai laissé tomber les sciences en 11e année pour devenir actrice. Ces discussions étaient donc assez pénibles pour moi! Mais nous avons ri de l’absurdité de la chose et, une fois toutes les présentations finies, il nous a demandé, à Matt et à moi, de non seulement critiquer leur travail (!), mais aussi de présenter ce sur quoi nous travaillions en tant qu’improvisateurs, artistes et auteurs. Cette fête étudiante passera à l’histoire comme la fois où un groupe d’étudiants en chimie ont appris le concept de « oui et… »!

Il était direct. Il pouvait mettre une conversation sur pause pour demander à tous les convives de donner leur opinion sur les changements climatiques ou Dieu! Si un étudiant quittait le groupe, il demandait à tous ceux qui le connaissaient de lui donner leur opinion sur cet étudiant. Il était autoritaire, mais il le faisait avec tant d’amour, de gentillesse et de curiosité que personne ne pouvait le lui reprocher.

En tant que père, il nous offrait, à mon frère Darius et à moi, des occasions d’approfondir nos connaissances et d’explorer ne serait-ce qu’un infime domaine d’intérêt. Nous recevions en cadeau des microscopes ou des livres sur le prélèvement d’empreintes ou sur la façon de « cultiver la moisissure »! Vraiment, seul l’enfant d’un chimiste pouvait recevoir un tel livre à 14 ans! Il avait en tout temps avec lui des livres de poésie de mon frère et en faisait cadeau à ses collègues. Lorsque mon frère vivait au Royaume-Uni avec sa famille, il prenait toujours le temps de leur rendre visite lors de ses voyages. Il aimait beaucoup ses petits-enfants, Noah et Sunniva, et les observait avec fascination découvrir de nouvelles facettes du monde. Il adorait passer du temps seul avec eux pour apprendre à connaître ce qui leur tenait à cœur et les initier au jazz, à la science et à tout ce qu’il aimait.

Je ne dirais pas que la relation de mes parents était exempte de complications, mais ils ont trouvé une manière de devenir des partenaires dans leur vie ensemble. Ma mère jouait un rôle essentiel dans l’accueil de nombreux étudiants étrangers au Canada. Elle leur trouvait un endroit où vivre et leur faisait sentir qu’ils faisaient instantanément partie d’une communauté et d’une famille dès leur arrivée. Mes parents formaient une équipe incroyable à ce chapitre. Lorsque ma mère a été atteinte de démence à la fin de sa vie, nous avons organisé son déménagement pour qu’elle soit proche de lui à Kingston où il lui rendait visite religieusement chaque jour. Il dansait avec elle lorsqu’il le pouvait, lui faisait la lecture ou l’aidait à manger avec une infinie patience. Il restait auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle se sente paisible et aimée. De voir mes parents entrer dans cette étape de leur relation était tout simplement extraordinaire, et je chérirai à jamais l’image de ma mère dans les bras de mon père alors qu’ils se baignaient pendant plusieurs heures en souriant et en riant lors d’un séjour au Mexique où nous les avions emmenés, mon mari et moi.

Il parlait avec son cœur. Mon père pouvait terminer une rencontre Skype intensive, prendre une grande inspiration, puis regarder autour de lui et exprimer sa gratitude pour ce qui l’entourait. Il pouvait parler de chimie TOUTE la journée – et une partie de la nuit s’il avait du bon vin ou de la vodka Zubrowka à sa disposition – avant de se réveiller à 5 h pour son jogging matinal, rédiger son journal et revenir à la chimie. Il m’a appris que lorsqu’on aime ce que l’on fait, on ne travaille pas un seul jour de sa vie. Il m’a aussi appris que les fins de semaine ne signifiaient pas que le travail devait s’arrêter, ah non!

Ce programme de bourse n’est pas seulement une occasion de faire vivre sa passion pour la chimie, c’est aussi une chance de rappeler aux chimistes et aux scientifiques de tous horizons que la chimie va au-delà de ce qui se produit en laboratoire. C’est aussi la camaraderie, la famille et la communauté qui se déroulent ailleurs et qui font que LORSQUE vous vous trouvez au laboratoire (ce qui devrait être le plus souvent possible), vous êtes entouré de votre famille. Certains auront une pensée pour mon père devant une partie de hockey de rue, à l’écoute d’un morceau de Bill Evans, à la dégustation d’un verre de vin, à la vue d’un étui à crayons accroché à une ceinture ou de chaussures usées à la corde, ou lors d’un jeu de mot scientifique ingénieux ou d’une discussion animée provoquant et inspirant des actions et des réactions. Bien qu’il ne soit plus parmi nous, je sais que ses habitudes, sa passion et son cœur accompagnent encore plusieurs d’entre nous.

Les gens derrière la Fondation

La Fondation Victor Snieckus est composée de membres de la famille du professeur et d’anciens étudiants et postdoctorants du groupe de recherche Snieckus. Nous avons axé tous nos efforts sur la mise en place de la Fondation et avons désigné d’éminents membres d’un corps professoral national ou international à titre d’arbitres externes responsables de la sélection des lauréats. Tout comme pour M. Siddiqui, nos vies ont toutes été façonnées par M. Snieckus et par son groupe de recherche, et c’est pourquoi nous souhaitons contribuer à donner vie au rêve de M. Siddiqui. D’abord et avant tout, il y a la famille du professeur, représentée par sa fille Naomi. Nous sommes plusieurs anciens étudiants issus de différentes régions du Canada et dont le passage dans le groupe Snieckus s’est échelonné sur plusieurs années, aussi bien à Waterloo qu’à Kingston. Un boursier de recherche postdoctorale faisait également partie du groupe. À notre départ du groupe, M. Snieckus nous laissait voler de nos propres ailes pour travailler dans le milieu universitaire et dans le secteur.

La chimie, c’est d’abord une base solide dans un groupe d’hétéroatomes qui coordonne les complexes de lithium, acidifie l’hydrogène, puis crée une déprotonation conduisant à une lithiation.

- Victor Snieckus
Les gens derrière la Fondation

La Fondation Victor Snieckus est un organisme caritatif enregistré, gouvernée par un conseil d’administration.

(NUMÉRO D’ENREGISTREMENT 709076004)

Naomi Snieckus
Christopher Kendall
Brian Chapell
Claude Quesnelle
Clint James

Membres de l’équipe

Steve MacNeil
Mark Reed